Comment calculer son taux d’endettement pour crédit immobilier ?

Gilles

Immobilier

Vous envisagez de contracter un prêt immobilier mais vous vous demandez si vos finances vous le permettent véritablement ? Le taux d’endettement constitue alors un indicateur essentiel à prendre en compte. Cet outil précieux permet aux établissements bancaires d’évaluer votre capacité à gérer vos emprunts sans mettre en péril votre équilibre financier. Maîtriser les bases du calcul du taux d’endettement, savoir interpréter les critères retenus par les banques, comprendre comment optimiser son ratio ou réagir si celui-ci dépasse les seuils réglementaires, font partie intégrante des étapes indispensables pour devenir propriétaire en toute sérénité.

Taux d’endettement pour un crédit immobilier : définition et enjeux

Lorsque vous souhaitez souscrire à un crédit immobilier auprès d’une banque, l’un des critères primordiaux pour déterminer votre solvabilité est votre taux d’endettement. Il s’agit d’un ratio exprimé en pourcentage, résultant du rapport entre vos charges mensuelles et l’ensemble de vos revenus nets mensuels constants. Cet indicateur offre à la banque l’assurance que vous serez en mesure de rembourser régulièrement le prêt sans mettre votre situation financière en péril.

Depuis janvier 2021 et reconduit en 2025 par le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF), le seuil réglementaire communément accepté est fixé à 35 % maximum d’endettement, assurance de crédit comprise. Cet ajustement a été réalisé afin de prévenir le surendettement des emprunteurs, tout en permettant un certain équilibre économique dans la constitution d’un patrimoine.

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Toutefois, ce taux n’est pas toujours une limite stricte infranchissable. Certaines situations particulières, comme une stabilité professionnelle exceptionnelle, un niveau élevé d’épargne disponible ou un reste à vivre confortable, peuvent permettre à certaines banques de dépasser ce seuil symbolique. Ce surplus du taux d’endettement, bien que rare, reste encadré de manière prudente par les établissements prêteurs, soucieux de limiter les risques économiques et les impayés.

Méthode précise du calcul de votre taux d’endettement

Pour parvenir à un résultat précis de votre taux d’endettement dans le cadre d’un crédit immobilier, une formule simple est utilisée par les établissements financiers : le montant total des charges mensuelles (mensualités de crédits, loyers, pensions alimentaires versées) divisé par la somme totale des revenus nets mensuels définitifs, multipliée par 100 pour obtenir le pourcentage.

Prenons l’exemple concret d’un couple ayant 4 000 € de revenus nets mensuels cumulés, et ayant des charges fixes de 1 200 € par mois représentant pensions alimentaires et mensualités de crédit à la consommation. Leur taux d’endettement sera ainsi calculé : (1 200 / 4 000) × 100, soit 30% de taux d’endettement, considéré comme parfaitement solvable par une banque.

Les revenus pris en compte par la banque incluent principalement les salaires des emprunteurs dans un CDI ou fonctionnaires (salaires nets avant impôts), les bénéfices réalisés par les travailleurs indépendants, certaines allocations familiales ou pensions alimentaires (à conditions spécifiques), ainsi que 70% des revenus tirés de biens immobiliers locatifs pour tenir compte des éventuelles fluctuations ou périodes vacantes du logement.

Importance stratégique du reste à vivre dans votre dossier d’emprunteur

Le reste à vivre est un élément déterminant dans l’obtention de votre crédit immobilier. Ce concept représente la somme d’argent restante à votre disposition chaque mois, une fois toutes vos charges financières incompressibles déduites des revenus nets disponibles. La formule du reste à vivre est très simple : prenez vos revenus nets mensuels totaux puis soustrayez-y le paiement de toutes vos mensualités en cours (crédits, loyers) et les charges indispensables (pension alimentaire, …).

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Plus le montant restant chaque mois est élevé, plus la banque a confiance quant à votre solvabilité et à votre capacité à supporter les mensualités du nouveau prêt sans difficulté majeure. Inversement, un reste à vivre limité pourra être rédhibitoire même avec un taux d’endettement respecté, entraînant éventuellement un refus de financement.

Il existe différentes stratégies pour augmenter ce reste à vivre, telles que le remboursement anticipé de crédits à la consommation encours, l’intégration d’un apport personnel afin d’alléger le coût global de l’emprunt, ou encore le regroupement ou rachat de crédit à des conditions renégociées et plus avantageuses.

Que faire lorsque votre taux d’endettement dépasse le plafond de 35 % ?

Un taux d’endettement dépassant les préconisations réglementaires de 35 % n’entraîne pas systématiquement une fin de non-recevoir. Les établissements financiers disposent alors de plusieurs leviers vous permettant d’optimiser votre dossier. Une première technique consiste à solder vos crédits à la consommation en cours grâce à une épargne disponible, libérant ainsi une capacité mensuelle à emprunter plus importante.

Vous pouvez également envisager une opération de regroupement de crédits conclue auprès d’organismes spécialisés. Cette solution financière vous permet de rassembler tous les crédits existants au sein d’une unique mensualité à des conditions avantageuses, vous offrant une diminution immédiate du taux d’endettement.

Enfin, augmenter significativement votre apport personnel dans le projet immobilier permet aussi mécaniquement une réduction du montant emprunté, abaissant ainsi votre mensualité de remboursement et redonnant un taux d’endettement en adéquation avec les préconisations réglementaires.

Différencier endettement et surendettement afin de mieux préparer votre dossier

Il convient idéalement de différencier le taux d’endettement classique, élément naturel d’un budget immobilier maîtrisé, du concept professionnellement plus délicat de surendettement. Être endetté signifie simplement rembourser régulièrement des mensualités anticipées et organisées sans difficulté majeure. Un emprunteur surendetté, en revanche, est incapable de remplir cette obligation de remboursement, dépassant souvent 50 % d’endettement, avec des risques importants d’incidents de paiement voire un fichage au fichier des incidents de remboursement des crédits (FICP).

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Un dossier présentant ce niveau d’endettement ne laisse généralement pas accès au regroupement de crédit ou à de nouveaux projets immobiliers. Mieux vaut donc anticiper largement en amont le maintien de votre endettement sous contrôle afin d’accéder aisément à votre prêt immobilier, garantissant ainsi un cadre de vie durable et sécurisé financièrement.

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